Pas d’urgence à réduire les taux d’intérêt : Le message hawkish de la Fed donne un coup de pouce au dollar
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La Réserve fédérale a accordé un répit au dollar la semaine dernière, en maintenant sa politique inchangée et en avertissant qu’elle ne se précipiterait pas pour baisser les taux d’intérêt lors des prochaines réunions.
Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre a maintenu ses taux d’intérêt la semaine dernière. Le comité de politique monétaire a toutefois apporté une légère touche hawkish à ses communications, en révisant à la hausse ses prévisions de croissance à court terme et en déclarant que l’inflation atteindrait un pic plus élevé que prévu, ce qui a légèrement soutenu la livre. Dans le même temps, la Banque nationale suisse a abaissé son taux directeur de 25 points de base supplémentaires, dans ce qui semble être la dernière réduction du cycle actuel.
À l’exception des développements tarifaires à venir, les marchés se concentreront cette semaine sur les chiffres PMI de l’activité commerciale du G3 pour mars (lundi), les chiffres de l’inflation britannique (mercredi) et la mesure préférée de la Fed pour l’inflation américaine (l’indice PCE) vendredi.

Les principales devises en détail
EUR
L’optimisme entourant le dévoilement des mesures de relance budgétaire massives de l’Allemagne a propulsé l’euro près du sommet de la performance mensuelle du marché des changes du G10. Nous avons toutefois observé un léger repli de la monnaie commune au cours des dernières séances de négociation. Alors que les plans historiques de l’Allemagne ont franchi un obstacle clé au Parlement la semaine dernière, il reste à voir si les mesures fourniront un coup de pouce significatif à la croissance de la zone euro, d’autant plus que la plupart des autres pays du bloc n’ont qu’une marge de manœuvre limitée pour suivre le mouvement.
Les chiffres de l’indice PMI de S&P pour le mois de mars, publiés ce matin, constitueront un test clé pour l’euro. Il sera intéressant de voir si les nouvelles en provenance d’Allemagne se traduisent par un sentiment plus fort chez les chefs d’entreprise, ou si la menace plus immédiate des droits de douane américains est perçue comme pesant sur l’activité. Une autre surprise à la baisse pourrait renforcer les arguments en faveur d’une nouvelle baisse des taux de la BCE en avril, qui est déjà prévue à près de 70 % par les swaps.
USD
Le dollar a regagné un peu de terrain par rapport à ses principales contreparties la semaine dernière, soutenu par une Réserve fédérale hawkish et des données américaines globalement positives. Comme prévu, la Réserve fédérale a maintenu ses taux inchangés mercredi, tout en revoyant à la baisse ses prévisions de croissance pour les trois prochaines années. Pourtant, le FOMC semble de plus en plus craindre les risques inflationnistes, et le « dot plot » des projections de taux d’intérêt suggère que les responsables n’envisagent toujours que deux baisses de taux de 25 points de base cette année – comme ils l’ont fait en décembre.
La principale crainte des investisseurs, ces derniers temps, était que les proclamations imprévisibles de Trump sur les tarifs douaniers entraînent l’économie américaine dans un ralentissement brutal et désordonné. Jusqu’à présent, du moins, cela ne s’est pas manifesté de manière flagrante dans les données, les rapports sur les marchés de l’emploi et du logement ayant surpris à la hausse la semaine dernière. Nous recevrons les chiffres préliminaires de l’indice PMI pour le mois de mars dans le courant de la journée, ce qui pourrait contribuer à atténuer les craintes de récession du marché. Toutefois, l’attention sera presque entièrement tournée vers le dévoilement des tarifs douaniers réciproques de la semaine prochaine, qui s’annonce comme le prochain risque d’événement majeur pour les marchés financiers.
GBP
Comme prévu, la Banque d’Angleterre a maintenu ses taux la semaine dernière, bien qu’elle ait donné une légère impulsion hawkish dans ses communications. D’emblée, le vote 8-1 a été plus empathique que prévu (7-2), Catherine Mann (qui était en faveur d’une réduction de 50 points de base la dernière fois) rejoignant les faucons. Les décideurs politiques ont mis en garde contre les risques de baisse posés par les tarifs douaniers du président Trump, bien qu’ils aient également revu à la hausse leur estimation du PIB pour le premier trimestre et déclaré que l’inflation britannique augmenterait plus fortement cette année que ce qui avait été anticipé précédemment. Dans l’ensemble, les communications sont cohérentes avec notre point de vue selon lequel il n’y aura que deux réductions de 25 points de base pendant le reste de l’année 2025.
L’attention passe maintenant rapidement de la politique monétaire à la politique budgétaire, le parti travailliste devant dévoiler sa déclaration de printemps mercredi. Alors que les prévisions de croissance de l’OBR devraient être réduites à néant et que la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement semble sérieusement érodée, de nouvelles réductions des dépenses, en plus de celles annoncées la semaine dernière, semblent très probables. Nous n’attendons pas de nouvelles hausses d’impôts cette semaine, mais nous ne serions pas choqués si le chancelier Reeves jetait les bases d’une telle stratégie à l’automne.
CHF
La Banque Nationale Suisse a abaissé son taux directeur de 25 points de base, le ramenant à 0,25%, la semaine dernière. Les communications de la banque se sont révélées insipides, et même les prévisions d’inflation sont restées quasiment inchangées par rapport à décembre. Bien que la BNS ne veuille pas le dire à voix haute, les marchés semblent convaincus qu’il s’agissait de la dernière baisse du cycle d’assouplissement. Il semble que ce soit le cas, bien que rien ne puisse être totalement exclu, selon nous, en particulier si l’inflation devait s’ancrer aux niveaux actuels très bas. La réduction de jeudi n’ayant été intégrée qu’à environ 70 %, nous avons observé un affaiblissement marginal du franc après la décision, bien qu’il se soit apprécié avant le week-end, s’assurant la deuxième place dans le tableau de bord des performances des monnaies du G10. Au moins en partie, la baisse de l’EUR/CHF semble être une normalisation après la récente montée en flèche. Le calendrier économique national de cette semaine est assez léger, l’accent étant mis sur les données non contraignantes, à savoir l’indicateur avancé du KOF publié vendredi.
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