L’euro tombe à son plus bas niveau et le plan de relance de l’UE déçoit
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La réunion très attendue du Conseil européen de jeudi n’a pas répondu aux attentes plutôt élevées du marché hier, envoyant l’euro à sa position la plus faible depuis un mois par rapport au dollar.
Les dirigeants de l’Union européenne ont pu se mettre d’accord sur un plan de relance immédiat de plus d’un demi-milliard d’euros. Destiné à protéger l’économie européenne des ravages causés par les fermetures de la COVID-19. Les investisseurs ont toutefois été déçus par le manque de détails sur la manière dont les fonds seront mis à disposition. En effet, les dirigeants ne s’entendant toujours pas sur la question de savoir si cela doit se faire sous forme de prêts ou de subventions directes. La taille de la commission a également fait l’objet de discussions et les dirigeants de certains des pays les plus touchés, comme l’Italie, demandant que des fonds plus importants soient mis à disposition.
Le résultat de l’accueil de l’annonce a envoyé l’euro plus bas. Cette baisse aurait pu être encore plus prononcée s’il n’y avait pas eu un autre nombre inquiétant de demandes d’allocations chômage aux États-Unis. La semaine dernière, 4,4 millions de nouveaux Américains ont demandé des allocations de chômage, portant le total depuis le début de la crise à plus de 26 millions (soit environ 16 % de la population active totale).
Bien que le nombre hebdomadaire de demandes semble diminuer, il reste très élevé, ce qui suggère que le taux de chômage réel aux États-Unis pourrait être actuellement proche de son niveau le plus élevé depuis la Grande Dépression des années 1930. Selon nous, les politiques de maintien de l’emploi inadéquates aux États-Unis sont à blâmer.
Une baisse record pour les ventes au détail au Royaume-Uni
Les chiffres du PMI d’hier n’ont pas suffi à stopper la livre dans sa course. La monnaie britannique a été accueillie avec une pointe de faiblesse ce matin, suite à une série de chiffres de ventes au détail catastrophiques.
Les ventes des magasins de détail britanniques ont connu la plus forte baisse jamais enregistrée en mars, soit 5,1 % de moins qu’en février. Il n’y a pas vraiment de surprise, étant donné l’imposition sans précédent du verrouillage national qui a fermé les magasins et forcé les consommateurs à rester chez eux. Ce qui est inquiétant ici, c’est qu’il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg. La situation devant se dégrader en avril et mai avant de s’améliorer. Il convient de noter que le verrouillage des magasins au Royaume-Uni n’a été mis en œuvre qu’à la mi-mars, et ne se reflète donc pas pleinement dans les données de ce matin.
Les opérateurs continueront probablement à se concentrer sur les chiffres quotidiens des coronavirus. Epluchant tout signe indiquant que les pays européens réaliseront des plans sur la meilleure façon de sortir de leurs blocages actuels.
Augustin Doittau
FX Corporate Dealer