Le dollar vacille, l’euro et le peso mexicain en force

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L’élimination des positions longues sur le dollar au cours des dernières semaines a peut-être permis au dollar de se stabiliser quelque peu après sa chute brutale du mois de mars. Cela s’est produit alors que Trump continue de lancer des bombes sur les tarifs douaniers et que les actions américaines et le crédit se vendent en tandem à mesure que les craintes d’un ralentissement américain augmentent.

L
es gagnants de la semaine ont été les monnaies d’Amérique latine, avec en tête le peso mexicain qui continue de se redresser, car Trump et le président mexicain Sheinbaum entretiennent de bonnes relations et le Mexique pourrait éviter les droits de douane.

Il est tout à fait possible que les projecteurs se détournent des politiques erratiques de Trump pour se tourner vers la politique monétaire, compte tenu des nombreuses réunions des banques centrales prévues. Dans moins de 24 heures, de mercredi à jeudi, nous entendrons la Réserve fédérale, la Banque du Japon, la Banque nationale suisse, la Riksbank et la Banque d’Angleterre. Seule la BNS devrait réduire ses taux, mais les marchés suivront de près la réaction de la Fed et de la BoE au ralentissement apparent des deux économies, si l’on en croit les indicateurs récents.

US Currency still life

Les principales devises en détail

 

EUR

L’euro continue de profiter de la vague d’optimisme suscitée par l’assouplissement budgétaire massif de l’Allemagne et la suppression du frein à l’endettement, qui a été approuvée par le Bundestag la semaine dernière. Il y a également eu des indices de réallocation de capitaux des actions américaines vers les actions européennes moins chères, une possibilité soutenue par la surperformance de ces dernières en 2025. Dans une semaine avec peu de nouvelles de la zone euro, nous nous attendons à ce que les tarifs douaniers soient le principal moteur de la monnaie commune.

USD

Les craintes d’un ralentissement de l’économie américaine provoqué par la politique erratique de Trump ont fait chuter les actions américaines et le dollar. Il est intéressant de noter que les rendements des bons du Trésor n’ont pas baissé en même temps, comme on aurait pu s’y attendre, et qu’ils sont assez proches de leur niveau au début de la chute des marchés boursiers. Nous notons que les données relatives au marché du travail n’ont pas encore indiqué d’affaiblissement significatif. La Fed s’étant engagée à adopter une position attentiste, nous nous attendons à ce que les marchés tiennent compte à la fois du niveau d’inquiétude de la banque centrale concernant le ralentissement potentiel et de la série de rapports économiques publiés cette semaine, en particulier les ventes au détail pour février et les indices PMI de l’activité commerciale pour mars.

GBP

La Banque d’Angleterre devrait maintenir ses taux à un niveau relativement élevé de 4,5 % lors de sa réunion de mars, jeudi. La répartition des votes au sein du comité de politique monétaire sera plus imprévisible. Toutefois, avant la réunion, nous obtiendrons des données cruciales sur le marché du travail pour janvier et février. La plus importante sera la croissance des salaires en janvier, qui devrait rester autour de 6 % pour toutes les mesures, soit un niveau incompatible avec un retour aux objectifs d’inflation – d’où la prudence de la Banque d’Angleterre.

CHF

Au cours d’une semaine relativement calme, et en l’absence de nouvelles locales majeures, le franc, valeur refuge, a atterri près du bas de la liste des performances du G10 la semaine dernière. L’activité augmentera sans doute d’un cran ou deux cette semaine, car jeudi aura lieu la décision politique très attendue de la Banque nationale suisse. Une réduction des taux de 25 points de base est toujours très attendue, bien que les prix du marché aient changé depuis les données d’inflation plus fortes que prévu pour le mois de février et la récente dépréciation du franc. Les marchés des swaps ne prévoyant plus qu’environ 75 % de hausse des taux, nous pourrions assister à une légère baisse du franc lors de la décision sur les taux, même si, comme c’est souvent le cas, l’attention se portera principalement sur les communications et les projections actualisées en matière d’inflation. Pour l’instant, il semble que les arguments en faveur de nouvelles baisses de taux se soient affaiblis, en partie à cause des nouvelles nationales et d’une réévaluation à la hausse des taux dans la zone euro.

 

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