Le dollar s’apprécie avec l’afflux vers les valeurs refuges
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La volatilité des marchés boursiers, les inquiétudes liées aux valorisations et l’effondrement des cryptomonnaies n’entraînent pour l’heure que des répercussions limitées sur les marchés des changes. Le dollar semble renouer avec son rôle de valeur refuge : la semaine dernière, il s’est apprécié face à la quasi-totalité des grandes devises. Les mouvements sont toutefois restés contenus, et les marges d’évolution observées depuis juin demeurent inchangées.
Cette semaine marque la fête de Thanksgiving aux États-Unis, ce qui se traduit par un calendrier statistique allégé. Toutefois, l’absence prolongée de publications liée au shutdown gouvernemental conférera une attention particulière aux chiffres des ventes au détail attendus mardi. En Europe, l’agenda se distingue surtout par une série d’interventions de responsables de la BCE. L’événement majeur de la semaine sera sans conteste la présentation du budget britannique, prévue mercredi. Une certaine stabilité est récemment revenue sur les marchés de la livre sterling et des Gilts, mais la tolérance à toute forme d’artifice budgétaire restera très limitée.
Les principales devises en détail
EUR
Les indices PMI de l’activité économique pour novembre ne contenaient aucune surprise. L’économie est toujours en croissance, bien que la dichotomie entre un secteur manufacturier stagnant et un secteur des services plus solide demeure. Malgré des données économiques faibles, au moins au troisième trimestre de 2025, la zone euro dans son ensemble a continué de générer des emplois nets. Cependant, comme ailleurs, le taux de croissance diminue. Soutenu par un marché du travail encore solide, nous prévoyons que le secteur des services continuera de porter une croissance modeste dans la zone euro et de soutenir l’euro.
USD
Le rapport retardé sur le marché du travail de septembre a surpris à la hausse, suggérant qu’il y a deux mois, le marché du travail n’était pas encore complètement au point mort. 119 000 emplois nets ont été créés, même si l’enquête auprès des ménages fait état d’une légère hausse du taux de chômage, principalement due à une augmentation du taux de participation au marché du travail. Le flux régulier de nouvelles données économiques depuis la réouverture du gouvernement continue, pour l’instant, de constituer un facteur de soutien pour le dollar. Nous pensons que les craintes concernant l’impact d’une baisse des marchés boursiers sur la confiance et les dépenses sont exagérées. Les actions américaines sont seulement descendues là où elles étaient il y a moins de 6 semaines et restent en hausse de 12 % jusqu’à présent sur l’année.
GBP
Le Royaume-Uni a enregistré une série de publications économiques plutôt moroses à l’approche de la présentation cruciale du budget la semaine prochaine. L’inflation reste plus proche de 4 % que de 3 %. Les ventes au détail ont été décevantes en octobre, et l’indice des directeurs d’achat (PMI) de l’activité commerciale a stagné en novembre, le sentiment dans le secteur des services ayant plongé. Cependant, l’incertitude demeure concernant le budget de Reeves. Après avoir exclu une hausse de l’impôt sur le revenu, il n’est pas certain qu’il reste suffisamment de marges pour augmenter d’autres taxes au niveau nécessaire pour atteindre les 30 milliards de livres requis, d’autant que, comme cela semble probable, des réductions significatives des dépenses paraissent également écartées. Préparez-vous à de la volatilité sur la livre sterling cette semaine.
CHF
La dynamique du franc s’est inversée la semaine dernière. La devise s’est éloignée de ses récents sommets, et la paire EUR/CHF évolue désormais au-dessus de 0,93. Bien que son impact sur le taux de change ait été limité, l’estimation du PIB du troisième trimestre publiée par le SECO n’a pas contribué à soutenir la devise. Selon ces données, l’économie s’est contractée de 0,5 % en termes corrigés des effets sportifs. Il s’agit d’un recul nettement plus prononcé qu’anticipé et de la plus forte contraction depuis la période pandémique de 2020, en partie en raison de la faiblesse de l’activité dans les secteurs chimique et pharmaceutique.
Même si elles ne sont guère encourageantes, ces données restent largement secondaires pour les investisseurs, d’autant qu’elles ont peu de chances de modifier la perspective de la BNS. Pour le franc, les forces de marché plus larges devraient rester déterminantes, du moins pour l’instant.
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