Le dollar abandonne ses gains après des rapports décevants sur l’emploi aux États-Unis

( Temps de lecture: 5 min. )

  • Go back to blog home
  • A propos d'Ebury|Actualités
    A propos d'Ebury|Actualités|Innovation
    A propos d’Ebury
    Actualités
    Actualités|Analyse du marché des devises
    Actualités|Commerce international
    Actualités|Commerce international|Innovation
    Actualités|Innovation
    Actualités|Uncategorized
    Analyse du marché des devises
    Commerce international
    Fraude
    Innovation
    Uncategorized
  • Latest

8 September 2025

Written by
Enrique Diaz-Alvarez

Directeur des risques financiers

La tentative de rebond du dollar a pris fin brusquement vendredi après la publication du rapport sur le marché du travail d’août, qui suggère que la puissante machine américaine à créer des emplois est enrayée. Les marchés ont rapidement anticipé des baisses de taux lors des trois réunions restantes de la Réserve fédérale en 2025, les obligations ont grimpé et les actions ont été vendues. Si la faiblesse du marché du travail américain est indéniable, nous notons que les réactions du marché sont restées modérées en dehors du marché obligataire, et le dollar et le marché boursier ont terminé la semaine à des niveaux proches de leur point de départ. Dans l’ensemble, le dollar résiste à ses deux principaux vents contraires : la dégradation institutionnelle aux États-Unis et le ralentissement manifeste de l’économie américaine.

L
e rapport sur le marché du travail, plutôt médiocre, a scellé l’issue de la prochaine réunion de septembre. Néanmoins, nous suivrons de près le rapport sur l’inflation américaine pour le mois d’août, attendu ce jeudi. La semaine européenne sera dominée par la réunion de la BCE en septembre, mais nous anticipons que la banque centrale tentera d’en faire un non-événement autant que possible. Un facteur d’incertitude pour les marchés réside dans la possibilité de nouveaux développements liés à la procédure juridique par laquelle Donald Trump tente de révoquer la gouverneure de la Fed, Lisa Cook.

Les principales devises en détail

 

EUR

La réunion de la BCE de septembre aura lieu cette semaine, mais elle est totalement éclipsée par le drame autour du budget français. Comme au Royaume-Uni, l’incapacité du gouvernement à mener même de modestes coupes dans les dépenses publiques provoque des turbulences sur le marché obligataire. Cependant, le dénouement pourrait être plus spectaculaire dans le cas français, car le gouvernement a menacé de démissionner si les réductions étaient rejetées par le Parlement, ce qui semble probable. Avec un retour de l’inflation à son objectif et peu d’actualités économiques cette semaine, nous pensons que la situation française sera le sujet majeur de la conférence de presse de Christine Lagarde après la réunion.

USD

Le rapport sur l’emploi américain pour le mois d’août a mis fin au débat sur le ralentissement du marché du travail. Seulement 22 000 emplois ont été créés sur le mois, un chiffre négligeable à l’échelle statistique, qui s’apparente davantage à une marge d’arrondi qu’à une véritable dynamique du marché du travail. De plus, les révisions des chiffres des mois précédents ont de nouveau été négatives, et le mois de juin a même été le premier mois à enregistrer une perte nette d’emplois depuis la pandémie de COVID. Le chômage a légèrement augmenté et les hausses salariales ont été anémiques. L’impact négatif des tarifs douaniers imposés par Trump sur l’économie est désormais indéniable, puisque l’emploi dans le secteur manufacturier a maintenant diminué pour le quatrième mois consécutif et que les enquêtes auprès des entreprises mentionnent invariablement les perturbations liées aux tarifs comme un obstacle majeur. Avec une baisse des taux de la Fed garantie dans le courant du mois, tous les regards sont désormais tournés vers l’inflation de l’IPC de septembre, qui devrait afficher un nouveau mois d’inflation supérieure à l’objectif et confirmer que les États-Unis sont en pleine stagflation.

GBP

La hausse incessante des rendements des Gilts à long terme a marqué une pause la semaine dernière, aidée en cela par les niveaux attractifs auxquels les obligations souveraines britanniques peuvent désormais être achetées et par la faiblesse du rapport sur le marché du travail américain, qui a ravivé les craintes d’un ralentissement mondial et de baisses consécutives de taux par les banques centrales. Néanmoins, la livre sterling continue de perdre du terrain face à la devise du principal partenaire commercial du Royaume-Uni, la zone euro, en raison des craintes de stagflation et du manque de crédibilité budgétaire du gouvernement travailliste chancelant. Cette semaine, l’attention se portera sur une multitude de données macroéconomiques, bien que datant de juillet et donc quelque peu dépassées.

CHF

L’inflation en Suisse reste obstinément faible, sans réelle perspective d’évolution vers l’objectif de 2%. Les prix à la consommation ont baissé pour la première fois en sept mois en août (-0,1% en glissement mensuel) et sont désormais légèrement supérieurs à leur niveau de l’année précédente. La Banque Nationale Suisse (BNS) semble toutefois réticente à abaisser ses taux en territoire négatif, ce qui laisse l’intervention sur le marché des changes comme outil de prédilection.
Cette option semble de plus en plus probable compte tenu de la récente vigueur du CHF, qui a une nouvelle fois été la devise la plus performante du G10 la semaine dernière (et se place désormais deuxième derrière la couronne suédoise parmi les devises majeures depuis le début de 2025).

Aucune données économiques majeures en Suisse cette semaine, le franc devrait donc être influencé par des événements extérieurs.

 

🔊 Mise à jour dans les 20 minutes sur ce qui se passe sur les marchés financiers. Regardez notre bande-annonce du podcast de FX Talk ici.

Vous souhaitez en apprendre davantage sur le marché des devises ou savoir comment vous couvrir contre le risque de change ?

N’hésitez pas à contacter nos experts.

SHARE