La livre sterling s’envole grâce à une Banque d’Angleterre aggressive
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Le marché des devises semble jusqu’à présent bien résister à la vague d’annonces de tarifs douaniers ainsi que le récit d’un ralentissement économique aux États-Unis. La semaine dernière, la livre sterling a fait exception, se hissant en tête du tableau de performance, la réunion d’août de la Banque d’Angleterre ayant abouti à la réduction la plus agressive imaginable. Les devises latino-américaines ont également affiché de bons résultats, les investisseurs se concentrant sur leur faible valorisation et leur isolement relatif vis-à-vis des tarifs douaniers de Trump.
Les principales devises en détail
EUR
La monnaie unique reste pour l’instant à l’écart des gros titres, les mois d’été étant traditionnellement calmes en Europe sur le plan économique ou politique. Le contexte économique de la zone euro reste complexe, avec des indices PMI indiquant une stagnation et le secteur manufacturier allemand n’ayant pas encore montré d’impact significatif du plan de relance budgétaire annoncé plus tôt dans l’année. Les 15 % de tarifs douaniers convenus avec les États-Unis écartent les scénarios les plus pessimistes, mais constitueront un nouveau frein. Dans l’ensemble, nous pensons qu’il sera difficile pour l’euro de progresser davantage à partir de maintenant.
USD
Les données économiques américaines continuent de laisser entrevoir une forte stagflation, alors que le marché du travail ralentit considérablement (sans toutefois montrer de signes de licenciements systématiques), que la demande des consommateurs stagne, mais que les pressions et les attentes inflationnistes restent élevées. Les chiffres de l’indice ISM sur le sentiment des entreprises de la semaine dernière reflètent cette situation, les chiffres de juillet montrant une croissance lente des commandes, mais un sous-indice des prix payés en forte hausse, probablement en raison de la répercussion des tarifs douaniers. Cette semaine, deux éléments essentiels viendront confirmer ou infirmer cette analyse : l’inflation de mardi devrait afficher une pression à la hausse persistante sur le sous-indice de base. Puis, vendredi, le rapport sur les ventes au détail de juillet nous donnera un aperçu opportun de l’état du moteur de l’économie américaine: la consommation . Dans l’ensemble, les deux baisses de taux de la Réserve fédérale prévues pour le reste de l’année nous semblent raisonnables, mais chaque rapport sur l’inflation revêt désormais une importance accrue, compte tenu de la grande incertitude quant à qui supportera le coût des tarifs douaniers : les exportateurs, les entreprises américaines ou les consommateurs américains.
GBP
La livre sterling a été au centre de toutes les attentions sur le marché des changes du G10 la semaine dernière, la Banque d’Angleterre s’étant révélée bien plus préoccupée par la persistance de l’inflation que ne l’anticipaient les marchés. En effet, bien que la réunion d’août ait abouti à une baisse des taux, la décision n’a été emportée que par une très faible majorité, quatre des neuf membres du comité s’étant opposés à toute réduction. En réaction à cette division, la livre sterling s’est envolée, conduisant les opérateurs à repousser leurs anticipations d’une prochaine baisse de taux à l’horizon 2026. Une volatilité accrue est à prévoir sur la devise cette semaine, alors que des données cruciales (chiffres de l’emploi et PIB du deuxième trimestre) permettront de mesurer l’ampleur du ralentissement économique au Royaume-Uni. Pour l’heure, le diagnostic stagflationniste reste donc clairement d’actualité.
CHF
Dans un contexte de marché favorable au risque (risk-on), le franc suisse a été relégué en queue de peloton des devises du G10 la semaine dernière. La publication de l’inflation de juillet n’a guère modifié ce tableau : bien que l’indice global ait surpris à la hausse en atteignant 0,2 %, les pressions sur les prix restent globalement modérées. Par conséquent, les marchés continuent d’entretenir les spéculations sur un possible assouplissement de la politique de la Banque Nationale Suisse, incluant un retour en territoire de taux négatifs. L’inflation des prix à la production, attendue jeudi, ne revêt qu’une importance secondaire par rapport à l’indice des prix à la consommation. Cette semaine, la trajectoire du franc devrait donc être davantage dictée par des facteurs géopolitiques, et notamment par la rencontre de vendredi entre les présidents Trump et Poutine.
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