Le marché des devises se stabilise après les clarifications de Trump concernant la Fed
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Une fois de plus, la vive réaction des marchés a contraint M. Trump à revenir sur ses déclarations initiales, notamment concernant l’éventualité de destituer le président de la Réserve fédérale, M. Powell. Ce changement de cap a provoqué un net rebond des actions, des obligations du Trésor américain et du marché du crédit, témoignant d’un soulagement général.
Jusqu’à présent, tout ce dont nous disposons pour évaluer les dégâts économiques causés par le « jour de la libération », ce sont des sondages auprès des entreprises et des statistiques de second plan.
La semaine à venir marquera un tournant décisif, avec la première évaluation substantielle de la conjoncture économique depuis l’instauration des droits de douane. Le point d’orgue sera la publication, vendredi, du rapport sur l’emploi américain pour le mois d’avril, un indicateur clé qui sera complété par une série d’enquêtes sur le sentiment des milieux d’affaires tout au long de la semaine.Parallèlement, nous aurons l’estimation de la croissance économique du premier trimestre de la zone euro, ainsi que des données préliminaires sur l’inflation d’avril. Globalement, cette semaine s’annonce chargée en publications économiques post-libération, des données susceptibles d’orienter les transactions sur les marchés dans une mesure significative. Néanmoins, les investisseurs resteront vigilants quant à d’éventuelles annonces d’accords commerciaux émanant de l’administration Trump.

Les principales devises en détail
EUR
L’enquête PMI d’avril sur l’activité commerciale dans la zone euro, publiée la semaine dernière, s’est révélée meilleure que prévu et suggère que les dommages causés par les tarifs douaniers de Trump seront moins importants qu’aux États-Unis. Bien que l’activité ait ralenti, nous n’avons pas observé les fortes baisses constatées dans les enquêtes américaines. De manière cruciale, le sous-indice manufacturier s’est même redressé par rapport à mars, bien qu’il ne se situe pas encore à des niveaux d’expansion. Il est clair que l’écart de performance économique entre la zone euro et les États-Unis s’est réduit, du moins à court terme. Les données sur l’inflation du mois d’avril, publiées vendredi, devraient apporter davantage de clarté sur la marge de manœuvre dont dispose la BCE pour réduire encore ses taux. Cependant, nous notons que les taux n’influencent plus la monnaie commune aussi fortement qu’auparavant.
USD
Alors que les actions et les bons du Trésor américains se sont fortement redressés la semaine dernière, le dollar est resté pratiquement inchangé, signe que la devise américaine est devenue une sorte de soupape de sécurité qui permet de réduire le déficit commercial avec un impact minimal sur le reste de l’économie. Après une série de rapports économiques américains de second rang mitigés la semaine dernière, le rapport sur le marché du travail d’avril, qui sera publié vendredi, constitue probablement le premier indicateur sérieux de l’impact réel des tarifs douaniers et des turbulences qui en résultent sur le marché de l’économie réelle. Le rapport sur la croissance du PIB au premier trimestre, attendu mercredi, sera également important, bien que le plus fort des effets des tarifs douaniers soit survenu après la clôture de ce trimestre.
GBP
La semaine dernière, le Royaume-Uni a publié des données économiques contrastées. Les ventes au détail de mars ont agréablement surpris à la hausse, suggérant une demande intérieure résiliente, soutenue par un marché du travail toujours solide et une croissance des salaires. Cependant, les enquêtes PMI sur le climat des affaires se sont révélées moins bonnes que prévu, sans doute sous l’effet de l’agitation du marché liée au « jour de la libération ». Nous estimons que la sous-performance relative de la livre sterling par rapport à l’euro n’est pas justifiée par les fondamentaux, notamment des taux d’intérêt élevés, une relative isolation économique face aux tarifs douaniers de Trump et des perspectives d’intégration étroite avec l’Union européenne. Par conséquent, nous restons plutôt optimistes concernant la livre sterling.
CHF
Dans un contexte d’échanges plus calmes, le franc suisse a une fois de plus sous-performé toutes les autres devises du G10, le taux de change EUR/CHF remontant au-dessus du seuil de 0,94 en fin de semaine. Une certaine normalisation du franc après son récent rallye est probablement bien accueillie par la Banque Nationale Suisse. Cela dit, les investisseurs parient toujours sur une nouvelle réduction de taux de 25 points de base en juin, une perspective que nous considérons désormais également réaliste.
Les prochains jours apporteront des données de sentiment couvrant le début du deuxième trimestre. Ce sera le premier test décisif depuis le “Jour de la Libération” de Trump, bien qu’il soit encore difficile à ce stade d’évaluer les dommages réels causés à l’économie suisse. Sur une note positive, il convient de noter que la Suisse a accepté des négociations tarifaires avec les États-Unis et, selon la présidente suisse Karin Keller-Sutter, “fait partie des 15 pays qui bénéficient (…) d’un traitement quelque peu préférentiel”.
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